Bellaciao
Les tenants de l’austérité sont des médecins de Molière dont nous devons nous débarrasser
Ces Diafoirus depuis près de cinquante ans n’ont qu’une idée en tête : nous saigner.
Le pays est exsangue : tous les services publics ne sont plus en état de remplir correctement leur mission et ne tiennent que grâce à l’engagement du personnel qui y travaille. Le niveau de vie des classes populaires s’effondre, tandis que les inégalités atteignent des sommets inégalés.
Ce n’est pas d’une nouvelle saignée dont le pays a besoin, mais d’un apport de sang frais, d’une transfusion. Certes pas n’importe comment, ni pour faire n’importe quoi.
Les Diafoirus se parent du langage de la vertu, du réalisme : il faut payer ses dettes, on ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens … c’est évident.
Ce langage fait mouche parce que les médias dominants répètent les mêmes antiennes à satiété.
Mais aussi parce que la « gauche », toutes tendances confondues, préfère les promesses électorales à un véritable travail d’explication.
Ceux qui prétendent nous faire la morale au nom de la « dette » sont ceux-là mêmes qui l’ont laissée s’accumuler, en ne faisant pas rentrer l’argent auprès de ceux qui le détiennent et en détournant la dépense de ce qui devrait son seul emploi, le bien public.
Ceux qui veulent encore tailler franchement dans les dépenses publiques et la protection sociale vont faire payer aux plus fragiles le poids de leurs inconséquences, dont ces derniers ne sont en rien responsables.
Ce sont les mêmes qui n’ont cessé de faire des cadeaux aux plus riches, par les politiques fiscales, par les aides sans conditions au secteur privé -et qui n’ont d’autres objectifs que de continuer à le faire, et de financer sur fonds publics le séparatisme des riches, notamment à travers l’enseignement privé. Les inégalités croissent de façon vertigineuse : en haut, une accumulation obscène de richesses, de patrimoine et de pouvoir ; en bas, un processus de précarisation et de paupérisation qui ne cesse de gagner du terrain.
Ils mettent le pays á genoux. La liquidation des services publics laisse au secteur lucratif le soin de répondre aux besoins de la population. L’encadrement des entreprises privées sur le plan des normes et des finalités est des plus légers. L’Etat de ce fait renonce à élaborer de réelles politiques d’intérêt général, impliquant vision à long terme, anticipation et planification des moyens ; le secteur privé, lui, n’investit qu’en fonction de la rentabilité attendue. Ainsi la santé des français est compromise par des décennies de numérus clausus (sans dispositif de mesure de ses effets et de correction de la trajectoire quand il en était encore temps), par la suppression des moyens de l’hôpital, sans que les établissements privés aient pris le relais. L’enseignement ne se porte pas mieux. On pourrait en dire autant de tous les secteurs de politiques publiques laissées de fait à un abandon certain : la recherche, la mobilité, la politique industrielle et économique en général, la préservation de l’environnement… Comment un pays peut-il créer de la richesse et du mieux-être dans ces conditions ?
Il est temps nous débarrasser de ces Diafoirus dont l’impudence n’a plus de limites et qui n’arrivent plus à cacher l’échec de leurs potions libérales qui devaient apporter la prospérité.
La population doit s’emparer des enjeux concrets pour reprendre en main notre destin collectif, afin que nos élus à l’avenir soient porteurs d’engagements précis qui les engagent, sous l’oeil attentif des citoyennes et des citoyens. Les chantiers ne manquent pas : comment concevoir un impôt juste, à quelles priorités l’affecter ?
Dans un deuxième temps il faudra se poser la question de la création monétaire et son affectation aux urgences actuelles du monde, pour faire face aux défis posés par l’écologie, la reconstruction d’économies solidaires répondant aux réels besoins humains soutenables.
La « révolution citoyenne » ne saurait se résumer à un « coup de balai » pour chasser des dirigeants illégitimes et corrompus. Si la démocratie directe, sans représentants, ne parait pas réalisable, il faut rompre avec la remise de soi à l’autre, lui délégant le soin de penser ce qui serait bon pour nous. Les chantiers sont à ouvrir, pour faire des états des lieux et inventer nos solutions.
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