Le 22 avril 1870 est né Lénine, l’homme qui a transformé l’utopie en histoire, par Oleg Yasinski

Au cours des dernières décennies, tant de poison et de saleté ont été versés sur cet homme que toute discussion dans les journaux a perdu son sens. La presse aux mains des autorités - si différente et si partout la même - a rempli et dépassé la tâche qui lui était assignée.

La plus grande utopie du siècle dernier est liée à son nom. Une utopie devenue pour un temps réalité... avec la plus grande des victoires et des défaites. Il est très important d’apprendre de ce moment, de garder le meilleur et d’apprendre de ses erreurs. Assembler correctement le puzzle du temps dans le vide hétéroclite que nous laisse le capitalisme.

Le souvenir même de lui est une menace mortelle du futur pour le passé. De l’argile de l’histoire, dans laquelle il y a toujours du sang, de la saleté et des graines, il a commencé à sculpter la première, gigantesque, grande figure dans son imperfection et son incomplétude. La première ébauche d’une société libérée de l’égoïsme, de la vulgarité et de la tyrannie de la richesse matérielle. Dictature de la conscience. Notre rêve d’une humanité qui apprend à marcher, tombe plusieurs fois et se relève toujours.

Sans Lénine, ni Efremov, ni Che, ni Fidel, ni Allende, ni Ho, ni Sankara, aucun de ceux que le système cherche aujourd’hui avec tant d’insistance à séparer de sa grande ombre, n’aurait été possible.

Et nous tous aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, sommes aussi en grande partie le résultat d’un cataclysme politique mondial avec son épicentre en Russie, né de la puissance tellurique de son génie.