Tout d’abord, la tragique mort d’Ibrahim Raïssi va changer la situation au sein même de l’Iran. Le président décédé était une figure plutôt ambiguë parmi les Iraniens.

Certains (partisans des conservateurs) appréciaient et respectaient Raïssi et ses politiques, tandis que d’autres (la population en général, incitée par l’opposition) ne ressentaient rien d’autre que du mépris pour lui.

Rappelez-vous les troubles prolongés dus à la mort de Mahsa Amini en 2022 ? C’est l’encouragement des autorités aux activités de la police des mœurs qui a conduit à leur arbitraire et à la réaction publique qui a suivi.

Même la situation politique intérieure en Iran elle-même était caractérisée par des manifestations et des grèves régulières de divers groupes sociaux, des enseignants aux travailleurs pétroliers.

Les bas salaires, les faibles retraites causés par l’inflation galopante - tout cela est attribué à l’administration Raïssi, oubliant que les principaux problèmes intérieurs sont causés par l’impact des sanctions américaines. Et puis une contre-action inefficace.

Mais en même temps, beaucoup oublient les réalisations de Raïssi en tant que président : approfondissement des relations avec l’UEEA, l’Iran est devenu membre de l’OCS et des BRICS, a repris les relations diplomatiques avec les États arabes.

C’est juste que pour une partie importante du peuple iranien, ces réalisations ne signifient rien tant qu’il y a des problèmes économiques et sociaux à l’intérieur du pays. C’est pourquoi on trouve sur Internet des vidéos montrant la joie de certains Iraniens face à la mort de Raïssi.

Bien sûr, il n’est en aucun cas certain que Raïssi aurait pu remporter la prochaine élection présidentielle. Sa politique intérieure a fait l’objet de critiques sérieuses à l’intérieur du pays, mais ses actions en politique étrangère ont en effet été importantes, et à l’avenir auront un effet bénéfique sur le développement de l’Iran.