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La délégation de pouvoir se pervertit de plus en plus ...

par Bernard SARTON

Publie le samedi 6 décembre 2014 par Bernard SARTON - Open-Publishing
6 commentaires

Que ce soit dans les partis politiques , les organisations syndicales , les collectivités territoriales et même les associations , sans parler du Parlement et de la Présidence de la république la délégation de pouvoir démontre sa nocivité et sa pratique de corruption permanente à divers degrés . Pourquoi ?

La 1ère raison évidente principale c’est la professionnalisation des fonctions avec des indemnités au delà du commun . Les responsables de tous ordres cherchent une place confortable en ces temps de crise du système alors que la précarité et la pauvreté gagne l’ensemble du corps social .

Une 2ème autre raison c’est le non renouvellement des élus qui plastronnent dans les médias sans vergogne , élus le plus souvent par 10 à 20% des inscrits sans que ça dérange le corps électoral . Les lois sont faites pour éliminer toute contestation et toute minorité qui pourraient chambouler ce confort légal .

La 3ème raison c’est de maintenir coûte que coûte le système capitaliste avec ses lobbyes , ses élites bien payés , ses passe-droits , en un mot ses profits liés à sa logique de caste comme du temps de la Noblesse monarchique .

Sortir de la 5ème république pour construire une 6ème plus représentative du peuple risque d’être une illusion si elle reproduit une délégation de pouvoir dite populaire qui à terme reprendra les mêmes habitudes que précédemment . L’idée du Chef comme à l’UMP ou au FN reste encore bien ancrée dans l’imaginaire populaire pour résoudre les problèmes . Nous sommes donc face à des intérêts de classe qui perpétue l’autoritarisme pour garder et augmenter ses privilèges en patrimoine et sur le plan financier .

La délégation de pouvoir dans certains domaines est utile comme dans le santé ,l’éducation , la sécurité avec un contrôle adapté au sujet concerné sur l’utilisation des fonds , l’efficacité des résultats avec une collégialité des compétences surtout sur le plan scientifique .
Sur le plan politique et syndical par contre tout doit être renouvelé avec le principe du bénévolat puisque ces actions au service du bien commun ne peuvent être professionnalisées . Les heures consacrées au mandat politique et syndical sont pris sur le temps de travail de la profession du mandataire . Ainsi nous évitons la professionnalisation et le défaut des apparatchiks actuels que nous ne pouvons pas remplacer parce qu’il a "oublié" son ancien boulot .
Cette manière de faire permet et facilite le remplacement du mandataire plus souvent en évitant qu’il ne se sente indispensable et seul compétent .

Changer de république exige donc de bien réfléchir au rôle actif de chaque citoyen pour diriger la "Maison Commune" sans chef et gouvernement ad vitam eaternam . Un processus d’administration des choses devra se mettre en place plus ou moins vite pour permettre à la "cuisinière" de gouverner comme le disait Lénine . Cette idée de mettre chaque citoyen au cœur du pouvoir et des décisions à prendre pour le bien de tous est encore malheureusement une utopie parce que la classe dominante au pouvoir fait tout pour l’empêcher avec des structures électorales adaptées à sa main en fonction des rapports de forces .

Nous voyons bien que le système démocratique bourgeois est malade . Mais il entraine malheureusement des organisations politiques et syndicales ouvrières vers des dérives que nous constatons avec une stupeur vertueuse . La raison de ces dérives sont essentiellement dans la délégation de pouvoir qu’il faut revoir absolument pour éviter les "fautes" inhérentes à la nature humaine .

La corruption des Tapie-Balkany-Cahuzac-Dassault et de bien d’autres serait évitée s’il n’y avait pas complicité justement par la délégation de pouvoir . Les pots de vin obligatoires dans l’économie de marché capitaliste sont possibles par la concurrence libre et non faussée désastreuse pour les besoins humains de tous . Les Maffias dans ce contexte jouent leur rôle au mieux pour "dépraver" la nature humaine comme nous le voyons en ce moment au Mexique .
Changer la république , c’est changer les comportement humains pour une justice sociale égalitaire et une véritable liberté pour tous et non pas pour quelques uns .

Les philosophes des lumières , les marxistes en ont tracé les grandes lignes . Notre génération et celles qui vont suivre devront vraiment les mettre en place . La fin des classes ne peut être une utopie . Les formes esclavagistes de la délégation de pouvoir doivent être mises au cimetière à jamais .

Bernard SARTON , section d’Aubagne

Messages

  • Plus de morale , de volonté et de courage , elle arrive la peste brune
    Desolé Bernard , les têtes sont pourries .

  • Les anarchistes insistent pour dénoncer la nocivité du pouvoir.Louise Michel,au 19éme siècle le qualifiait déjà de maudit.Pour ces raisons ils sont contre les élections telles que celles organisées par les démocrates professionnels qui sont aux responsabilités comme ils disent en nous infantilisant(beurk !).Vous avez le droit de voter et après ta gueule pour 4,5,6 ans muselés que nous sommes par les forces de l’"ordre" républicaines et tatata et tatati payées par nos impôts (elle est pas belle la vie ?)
    Ce système donne libre cours de plus en plus à tout type de pressions de la part de lobbyistes, de mafieux ...etc.sur les élus professionnels qui se vendent au plus offrant en piétinant l’intérêt collectif et le bien public.
    Les anarchistes donc préconisent d’élire des personnes ayant pour mandat de porter les décisions prises en assemblées générales.Dans le cas de non respect de ce mandat elles sont immédiatement révoquées.(internet peut être un moyen efficace pour faire vivre la démocratie directe.)
    Je ne vais pas insister sur le projet anarchiste car chacun peut se faire facilement une idée en cliquant sur la toile et je pense que rien n’est inscrit dans le marbre et qu’une grande part doit être laissée à l’inventivité révolutionnaire.

    • "la délégation de pouvoir se pervertit ..." , pléonasme , BERNARD , la délegation de pouvoir est par nature perverse puisqu’elle est censée permettrent l’élection de représentants du peuple qui une fois élu s empressent de confisquer ce pouvoir au peuple ...

    • Elle est "perverse" par nature c’est évident . Mais elle est encore dans certains domaines nécessaire comme je le précise plus haut mais avec un contrôle efficace et permanent par des citoyens compétents indépendants de toute pression , ce qui est parfois difficile dans les relations humaines de copinage et parfois d’admiration pour des personnalités en vue .

      La république à inventer et à perfectionner constamment est à l’ordre du jour . Pour cela il faut que les masses populaires arrêtent de se faire manipuler et acceptent d’entrer dans le jeu du pouvoir partagé par tous . Nos Partis révolutionnaires et le mouvement syndical sont-ils adaptés à cela ? J’en doute et je le vérifie dans ma famille politique comme dans d’autres . Les directions de quelque niveau qu’elles soient , élus ou désignés , restent figées dans des logiques paternalistes ou autoritaires sur la base de textes de congrès souvent obsolètes que personne ne lit ou lu simplement en diagonale en fonction de son propre intérêt .

      Qui décide qu’une grève est juste ou impopulaire ? Qui décide les compromis avec le Patronat ou le gouvernement dans les rencontres paritaires ? Qui décide qu’il faut tel Secrètaire Général ou un autre ? Qui décide les candidatures aux élections de tous niveaux ? Qui décide tel référendum ? Qui décide les taux d’imposition dans les collectivités de tous ordres ?
      Nous sommes assommés de décisions où nous ne sommes pas consultés et mis devant le fait accompli . Cela doit changer , nos besoins ne sont pas marchands et ils sont nécessaires à la vie commune et fraternelle . Dirigeants-Patrons-managers-Présidents ou autres dénominations autoritaires sont la plupart du temps monarchiques sans aucun contrôle démocratique . Les castes se protègent au nom de l’expertisme et de la pseudo-compétence . Le Chômage démontre l’imposture de ces élites auto-proclamées incapables de régler ce problème majeur d’une société humaine . L’argent n’est pas un but , il n’est que le système sanguin qui irradie le corps social tout entier avec harmonie et régularité . Avec le garrot Exploiteurs la société risque la crise cardiaque en permanence d’où la nécessaire révolte des Exploités pour supprimer ce "garrot" mortifère .

      La délégation de pouvoir est critiquée partout pour mieux la conserver . Le "pare-feu Démocratie participative" n’est que le moyen actuel pour mieux la préserver . les révolutionnaires ont une lourde tâche pour la supprimer au plus vite car la crise actuelle encourage l’idée d’un leader charismatique pour bousculer le système en le rendant encore plus autoritaire et oligarchique .

      Bernard SARTON

  • La série américaine "House of Cards" illustre parfaitement cette pratique du pouvoir : toutes les décisions politiques y sont prises uniquement en fonction de considérations partisanes, voire de stratégie de carrière personnelles ou d’intérêts financiers oligarchiques. Il n’est jamais question d’intérêt général, encore moins de considérations morales, et le peuple est totalement absent même quand il est concerné dans sa totalité sur des sujets tels que l’assurance maladie !

    Par ailleurs la délégation de pouvoir est de facto devenue totalement inutile en Europe dans la mesure où ce sont de plus en plus des cénacles "d’experts" non élus qui prennent, à Bruxelles, les décisions. Les fonctions "représentatives" sont de véritables sinécures : quand il s’agit de prendre une décision impopulaire, il suffit de se planquer derrière "L’EUROPE".

  • Devant une situation nationale & internationale qui se détériore de jour en jour, on perçoit cette perversion mais aussi un certain désarroi chez les élus, les élites et au pouvoir .

    A la manière dont ils analysent la crise du système capitaliste et les crises nationale & internationales, on a même l’impression qu’ils ont fini par croire à leurs propres fables et qu’ils n’arrivent plus à distinguer la réalité de la fiction. C’est peut-être parce que les conséquences de leurs racontars sont, elles, bien réelles.