Accueil > Duel serré pour succéder à DSK
de LAURE EQUY
D’une très courte tête. Avec 38,83 % des voix, le socialiste François Pupponi est en ballottage favorable devant sa rivale UMP, Sylvie Noachovitch (37,43 %), à l’issue du premier tour de l’élection législative partielle, dimanche, dans la 8e circonscription du Val-d’Oise. Le scrutin, destiné à faire élire le successeur de Dominique Strauss-Kahn, nouveau patron du FMI, s’est tenu deux semaines après les nuits de violences qui ont secoué Villiers-le-Bel.
Alors qu’il pouvait redouter une redite du premier tour des législatives de juin dernier, où Sylvie Noachovitch avait devancé DSK de 90 voix, François Pupponi ne cache pas son soulagement. « J’arrive premier sur la circonscription, je suis en tête à Villiers-le-Bel et à Sarcelles. Et la gauche est majoritaire à Garges-lès-Gonesse », explique le maire de Sarcelles. Selon lui, « la clé du second tour sera la participation des quartiers populaires, qui se sont très peu déplacés dimanche ». Le taux de participation, traditionnellement bas lors d’une élection partielle, n’a atteint que 25,06 %. François Pupponi mise également sur le report des voix de gauche, notamment celles du candidat PCF (6,03 %) : « Mon adversaire, elle, n’a pas de réserves de voix à droite. »
« C’est lui qui a fait le plein de ses voix », rétorque Sylvie Noachovitch, jugeant que son adversaire « est loin de faire l’unanimité à gauche ». Persuadée que « de nombreux électeurs » la rejoindront « pour mettre fin à des années de souffrance », elle argue que, dans une législative, « le candidat compte plus que son parti ». L es événements de Villiers-le-Bel « ont perturbé l’élection »,souligne Noachovitch, observant la remontée du FN, en troisième position, qui passe de 4 % en juin à 7,47 %.
Avec 168 voix d’écart, le duel de dimanche prochain s’annonce extrêmement serré, et les candidats comptent mettre les bouchées doubles : « Du porte-à-porte, aller dans les apparts, les cages d’escalier », prévoit Pupponi. « Rencontrer tous ceux qui ne savaient même pas qu’il y avait une élection », annonce Noachovitch. Le candidat FN, Jean-Michel Dubois, appelle, lui, ses troupes à s’abstenir au second tour. Quant à Jean-Michel Cadiot (Modem), il « laisse libres ses électeurs » mais penche pour un vote blanc.