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Communiqué. Cessation de grève de la faim

par Michel Madec

Publie le mardi 2 avril 2013 par Michel Madec - Open-Publishing
9 commentaires

Il faut bien entendu continuer de faire signer la pétition : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article134031


A l’issue de la suspension de trois jours de mon action commencée le 6 mars, j’ai décidé de mettre un terme définitif à ma grève de la faim.

Plusieurs raisons ont guidé mon choix.

Certains de mes proches, ma famille, mes avocats... qui me soutenaient mais n’approuvaient pas, voire, pour certains, désapprouvaient franchement.

Sur le plan juridique, les choses avancent favorablement.

Au final, force est de constater que le seul à trouver un intérêt direct à ce que je risque ma vie était le CMB, qui aurait été ainsi débarrassé d’un homme qui entend faire valoir ses droits et le mettre face à ses responsabilités.

Le combat continue donc, sous d’autres formes. Et plus actives encore.

J’ai enfin ouvert les yeux sur l’étendue de la responsabilité, sur la spirale infernale dans laquelle la banque m a entrainé, bien qu’il la nie avec entêtement. La justice tranchera. Je vais évidemment vous tenir au courant des actions engagées.

J’ai aussi compris comment fonctionne la procédure "Banque de France" de surendettement. J’y reviendrai, il y a beaucoup à en dire.

A ce jour, je suis toujours, à terme, sous la menace d’une expulsion au profit du Crédit Mutuel de Bretagne.

Je ne suis qu’un anonyme parmi les centaines de milliers, sinon des millions d’autres anonymes, si l’on dépasse les seuls surendettés inscrits "Banque de France".

J’exhorte toutes les victimes du surendettement à sortir du silence, à ne pas avoir honte, à briser le tabou. En se faisant conseiller, elles verront peut-être les choses sous un autre jour.

Nous ne sommes ni coupables ni responsables du surendettement.

Les coupables sont la société de consommation, qui rend envieux, qui crée des besoins vains et futiles, ou qui déstructure le rapport à l’argent, d’une part, mais aussi l’exploitation capitaliste, toujours travailler plus pour gagner moins, qui livre, d’autre part, les travailleurs et leurs familles aux banques et à leurs actionnaires.

Un système qui ne protège nullement les personnes vulnérables, un système ou le dominant s’en sort (presque) toujours, au détriment du dominé.

C’est également un système qui ne permet pas à chacun d’avoir un toit sans s’endetter au-delà du raisonnable. Un système qui prend le toit comme garantie d’une dette d’argent, même si on n’a que cela.

Une société soi-disant civilisée ou le "droit au toit" n’existe toujours pas.

Outre mon comité de soutien national, des comités de soutien locaux se sont constitués, d’autres sont en cours de création.

J’ai à leur égard contracté une dette. Une vraie celle- là, la seule qui compte : une dette d’honneur, une dette d’humanité, une dette de fraternité…

Grâce à vous, j’ai repris ma vie en main, j’ai retrouvé ma dignité et la joie de vivre.

Ce n’est plus le combat d’un homme seul, c’est un combat collectif et politique au sens noble du terme qui commence.

Michel Madec

Messages

  • Bravo pour ce que tu as fait. Continue à nous tenir au courant de la suite.

    • Michel, tu n’es pas que quelqu’un qu"on soutient , tu es du CAMP ou la lutte de chacun SOUTIENT les autres.

      Grâce à vous, j’ai repris ma vie en main, j’ai retrouvé ma dignité et la joie de vivre.

      Grâce à toi, le mot "fraternité" , "humanisme" nous réunit même si sur tant et tant de sujets concernant la VIE..nous nous étripons et nous étriperons encore..
      C’eut été très chiant que je ne puisse puis me farcir un Carland pour cause de disparition d’un MADEC !
      Ce n’est pas fini, puisque "ce n’est qu’un combat et nous continuons ce début" !

      Michel prends trente secondes ce soir :

      Regarde toi, , dans ta glace avant de te coucher.
      Entre toi, ton combat difficile, les discussions sur telle ou telle forme d’action..et un Cahuzac ,ô combien porté aux nues puisqu’il est du gang des racketteurs de"petits" de larbin du Capital , et donc de consanguinité d’avec ce Directeur du CMB, malpoli qui n’a m^me pas répondu à pma lettre ouverte, car on ne discute pas avec les "rouges".

      .....et dis moi, MICHEL , ce soir quels sont ceux qui sont fiers d’avoir soutenu quelqu’un ?

      Les chiens de garde du Capital hier soudés autour du "courageux" Cahuzac... ou ces milliers de "gens" qui n’acceptent pas que l’on traite un être humain comme on t’as traité depuis des années ?

      Bon, allez, fais un geste !

      toi aussi passe aux aveux !
       :).

      . admettons que tu aies pu ’déconner" à tel ou tel moment, parce que SEUL et qu’"ils" s’acharnaient sur toi..

      Mais aujourd’hui qui est leplus "fort" ..alors que nous souhaitons tous qu’une solution te rendant justice soit au bout du tunnel, par devant un Tribunel ou parce que les Banques sauront "raison" garder ?
      Qui a déjà gaghné quoi qu’il arrive, Michel ?

      TOI, mon Ami !

      Et nous..

      )

      L’immense Pablo NERUDA dans son poème inoubliable concluait son "Il meurt lentement "par ces vers

      Vive hoy !

      Arriesga hoy !

      Hazlo hoy !

      No te dejes morir lentamente !

      No te impidas ser feliz

      allez cadeau, Amigo de la version en entier..!

      Je souligne ce qui me botte !

      I

      l meurt lentement

      celui qui ne voyage pas,

      celui qui ne lit pas,

      celui qui n’écoute pas de musique,

      celui qui ne sait pas trouver

      grâce à ses yeux.

      Il meurt lentemen t

      celui qui détruit son amour-propre

      celui qui ne se laisse jamais aider.

      Il meurt lentement

      celui qui devient esclave de l’habitude

      refaisant tous les jours les mêmes chemins,

      celui qui ne change jamais de repère,

      Ne se risque jamais à changer la couleur

      de ses vêtements

      Ou qui ne parle jamais à un inconnu

      Il meurt lentement

      celui qui évite la passion

      et son tourbillon d’émotions

      celles qui redonnent la lumière dans les yeux

      et réparent les coeurs blessés

      Il meurt lentement

      celui qui ne change pas de cap

      lorsqu’il est malheureux

      au travail ou en amour,

      celui qui ne prend pas de risques

      pour réaliser ses rêves,

      celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

      n’a fui les conseils sensés.

      Vis maintenant !

      Risque-toi aujourd’hui !

      Agis tout de suite !

      Ne te laisse pas mourir lentement !

      Ne te prive pas d’être heureux !

      Hasta siempre !

      Je t’embrrasse(pas à la russe, même si on me dit stalinien..mais à cause de mon côté " langue de pute" )

      Alain

      dit A.C

  • courage facteur....je te laisseraus pas tombé dans ton soutien contre le capitalisme...bravo de tenir tete au CMB....

  • "Un système qui ne protège nullement les personnes vulnérables, un système ou le dominant s’en sort (presque) toujours, au détriment du dominé."

    Pourquoi presque
    non, non, TOUJOURS

    et le dominé s’en sort... parfois

  • Une bonne nouvelle, celle de la vie contre la mort que sont les banques !

    A Morlaix on essaye de préparer une fête pour fêter la vie et la lutte qui doit maintenant continuer, juridique bien sur pour les faire reculer (les CMB et les autres) et aussi politique pour, partout, s’organiser contre la misère qu’on nous promet comme seule perspective. Alors, il serait fort possible (ça reste à confirmer, mais c’est déjà bien engagé) que ce samedi de 12 h à ..., à Morlaix, il y ait de la musique, du cirque, de la poésie...mais aussi des textes de luttes, des cris, des chants etc...scène ouverte.... Réservez votre samedi (on sait jamais, des fois qu’on y arrive !) . Et puis si tu viens nous rencontrer on serait vraiment heureux de partager ce moment avec toi.

    On tourne une page, une belle, que tu as ouverte et qui a permis de nous mettre en mouvement, qui a permis d’inscrire le mot solidarité au coeur de nos pratiques, et on en ouvre une autre, ensemble, pleine d’espoir !

    Laurent, Morlaix

  • En 81 je collais sur le pare brise des anglais en visite sur la pointe du Raz un petit billet leur rappelant notre souci de Bobby Sands qui était en train de mourir.
    Je n’aurais pas aimé devoir le faire pour toi.
    Courage pour la suite.
    Dac’hl mat !

    • C’est bien comme ça.

      Ca aurait été dommage de mourir alors qu’il reste tant à faire pour les tordre.

      Espérons que les suivants, qui se retrouvent ou se retrouveront dans la situation de Michel, (peut-être nous aussi), auront compris ce que sont les Banques. et surtout ceux qui n’en sont pas encore là.

      Et aussi l’importance de la solidarité et de l’empathie dans les moments dramatiques.

      Mais c’est AVANT que ça arrive dans l’impasse chez les victimes qu’il faut enfoncer le clou chez ces connards. Et en premier en les frappant ou ça fait mal quand on peut encore le faire.

      Y a plein de moyens pour ceux qu ont encore un peu de blé, ou même que leur salaire, chez les banques de les pénaliser à eux comme ils nous le font à nous.

      Suffit d’avoir de l’imagination et d’appliquer ou ça leur coûte en connaissant un peu le code des Banques. Et tout ça bien légalement et en le leur faisant savoir en "off".

      Mais il faut le faire avant d’avoir la tête au fond du sac. C’est pour ça qu’il faut que ça soient ceux qui "peuvent" encore un peu qui agissent.

      Je pense qu’il y en a au moins un ici qui connais assez "la Banque" en général pour voir de quoi je parle. ((- :

      G.L.

    • BRAVO ET ADMIRATION

      un peu de légèreté après avoir évité le drame : moi qui suis un grand bouffeur je disais toujours lorsque j étais encore en activité aux camaradesdu syndicat CGT de ma boite : je veux bien faire toute les grèves que vous voulez , mais surtout pas la grève de la faim !!!

      Je vais continuer de suivre ton combat et te remercie de nous tenir informé car j ai hélas parmi mes proches "des surrendétés" qui n ’arrivent pas à faire entendre raison à la banque de FRANCE et qui ne survivent que grace à la solidarité de la famille

      bon rétablissement

      FRATERNELLEMENT